Ressentir, c’est créer : quand l’art relie la matière à notre monde intérieur

Dans un monde qui nous pousse souvent à aller plus vite, à faire plus, à être "performant", créer devient un acte de résistance douce. Un retour à soi. Une manière de reprendre contact avec ce qui est vivant en nous, même si c’est fragile, chaotique ou enfoui.

Je crois profondément que chacun porte en lui des ressources insoupçonnées. Une force tranquille, une capacité à transformer ses émotions, ses doutes, ses silences, en quelque chose de plus grand. Et pour moi, l’art est l’un des plus beaux chemins pour cela.

Créer, ce n’est pas produire. C’est écouter. C’est oser accueillir ce qui surgit, sans jugement. Parfois, on ne comprend pas tout de suite ce que nos mains expriment, mais le corps, lui, sait. Il sait ce qui a besoin de sortir, de se dire autrement.

Dans mes ateliers ou mes installations, je vois souvent des personnes qui doutent. "Je ne suis pas artiste", "je ne sais pas faire". Et puis, à mesure qu’ils touchent la matière, qu’ils laissent faire, quelque chose s’ouvre. Une mémoire. Une sensation. Un soulagement, parfois. C’est là que la magie opère.

Il ne s’agit pas de lutter. Ni contre soi, ni contre ce qui vient. Il s’agit de faire confiance. À ses mains. À sa sensibilité. À cette petite voix à l’intérieur qui murmure "tu peux y aller, tu as tout en toi".

L’acte de créer nous relie à notre humanité profonde. À notre capacité à ressentir, à transformer, à transmettre. Il nous aide à guérir, non pas en effaçant ce qui a été, mais en le façonnant autrement. Avec douceur. Avec présence. Avec empathie.

Et si, au lieu de chercher à devenir "meilleur", on cherchait simplement à être plus vrai ?

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