La matière est-elle une condition suffisante et nécessaire de l’art?

En pleine réflexion sur le travail de sculpture que j’accomplis, je me suis beaucoup interrogée sur la prédominance de la matière dans mon travail, après différentes lectures, je suis tombée sur ce questionnement très intéressant.

En effet, d’un premier abord, les amoureux de la matière comme je le suis peuvent prétendre que la matière est condition suffisante de l’art, en effet un regard posé sur une matière peut suffire à éprouver une émotion esthétique, néanmoins il est évident après réflexion que la matière est une condition nécessaire mais rarement suffisante de l’art. D’ailleurs selon Aristote, l’art est de l’ordre du faire, donc activité exercée sur une matière.

Comme l’explique Régine Pietra dans son écrit «Art et matière», la matière donne à l’artiste l’occasion, le prétexte, le lieu d’exercice de la pensée qui communiquent son élan à la main qui sculpte, dessine, écrit et donc laisse trace….

On ne peut donc mettre de côté la relation d’échange qui s’opère entre l’artiste et la matière.

La sculpture, travail de la matière pour exprimer émotions, force et fragilité de notre existence, pour tenter de traduire les méandres intimes de l’âme.
Être contraint par les spécificités de la matière, mais aussi la contraindre, faire naître des aspérités, des protubérances, permettre un rendu lisse ou rugueux, exprimer à travers différentes textures, la complexité de l’être vivant, sa dualité, ses fêlures, ses ressources, son mystère.

Métamorphoser cette matière en s’opposant, s’affrontant parfois, en fusionnant souvent pour établir un dialogue et pourquoi pas une alchimie!

Tout cela nourrit et guide mon travail.

👉 Clique ici maintenant pour découvrir l’œuvre Chimpanzé pensif !

Précédent
Précédent

Renouer avec notre animalité pour retrouver notre pleine humanité ?